La venue de l'ombre bleue...

L'ombre bleue...
Tyrion Marchait dans le sous-bois... Il avait fini sa course et se sentait légèrement mal, ayant trop utilisé la foudre. Il était donc venu se ressourcer, ici, au coeur de la forêt. Pourquoi la forêt? Parce qu'elle lui rappelait tant de choses... Bonnes et mauvaises... Il se souvenait des lueurs de la Lune à travers les nuages le jour de sa naissance... Les mises en garde de Mod sur ce territoire ennemi au creux de la forêt... Il se souvenait tout autant de la fin de cette meute... La fin de l'Alpha, et de Milia, tuaient par la foudre qui s'abattue sur eux lorsque la colère prit le loup... Il s'ébroua, chassant de son esprit les images du feu et des corps en train de brûler. Cette nuit là, le sang avait coulé, de chaque côté, dans chaque clan... Personne à part lui n'avait pu en réchapper... Et, si les Eraths, dans leur grande bonté, ne l'avaient sauvé de cette mort certaine, il ne serait plus là pour se souvenir de ces durs moments et servir ses sauveurs...

Le loup roux s'était bien vite habitué à sa nouvelle famille, plus grande et en guerre constante. En effet, ici aussi les guerres territoriales faisaient rages! Les Zagâns étaient des meurtriers... Jamais ils n'auraient dû exister... C'était son point de vue. Epuisé, il s'approcha d'un arbre et se coucha contre, observant la nature. Cela faisait un an qu'il avait rejoint cette meute... Il ne supporte plus vraiment les louves... Elles... Elles lui tapent sur les nerfs! Et puis, il a peur... Peur de tomber à nouveau amoureux et de tout perdre! Vous comprenez son point de vue, n'est-ce pas? Les mâles sont moins... Bêtes. Beaucoup moins bêtes! Et, curieusement, plus fidèles. Peut-être pas tous, bien sûr, mais la plupart. Lui en faisait partie en tout cas, de ceux qui ne vont jamais voir ailleurs... Bah! Ce n'était pas le moment de parler ou de penser à ça! Il était venu là pour se reposer et se détendre... Avec le doux Soleil qui passe entre les feuillages, on ne peut trouver meilleur endroit!

Il leva sa patte blanche et la regarda: elle tremblait... Quel pouvoir pénible... Mais si agréable! Se sentir aussi rapide que la foudre... Il n'y a rien de mieux que ça! Il la lécha avant de la reposer sur le sol et de sentir la brise venir à lui... Il n'avait jamais sentit un aussi grand moment de paix intérieur... Un papillon vint se poser sur son petit museau noir. Un de ces Monarques. Ils sont beaux mais leur espérance de vie est très courte... Trop courte... Il secoua la tête, un petit sourire ornant son visage presque enfantin. Puis, malgré l'épuisement qui se faisait sentir, il se leva et trottina derrière l'insecte: vue de l'extérieur, ce mâle paraissait bien " femelle " et fragile! Mais c'était surtout parce qu'il avait apprit à aimer les simples plaisir de la vie... Pas vous? C'est pourtant si agréable! Il se mit à sautiller, essayant d'attraper le papillon qui s'envola trop haut... Il s'assit donc et le regarda... Remuant la queue comme un jeune chiot émerveillé devant son premier papillon!

Mais un bruit le troubla... Quelque chose approchait. Les oreilles partant en arrière, Tyrion écoutait: une course... Plusieurs bêtes... Une attaque surprise?! Se retournant avec vigueur, il découvrit ses crocs blancs avec hargne, baissant l'avant de son corps écartant ses pattes, prêt à bondir sur l'ennemi, un grognement sourd et menaçant sortant de sa petite gorge... Malgré sa fatigue, il décida de mettre en route son pouvoir de foudre. Il la laissa parcourir son corps, le chatouillant un peu, avant de la faire devenir une boule protectrice... Le bruit se rapprochait... Encore un peu... Encore... ET.... Voilà! Mais, au lieu de loup, se fut un petit groupe de cervidés effrayés qui arriva, sautant au-dessus de la tête du loup, l'évitant par tous les moyens, quitte à se monter les uns sur les autres! Il s’aplatit, ne voulant pas se prendre un coup de sabot sur le crâne: c'est que ça fait plutôt mal ça! Et il les regarda passer, un à un. Ils sont fous ces cerfs...

Il attendit quelques minutes pour se relever et les voir à travers troncs et buissons. Eh ben... C'est toujours impressionnant... Ses pattes tremblant de trop, il décida de se coucher pour de bon, là où il était. La tête posée entre ses pattes, il n'avait plus qu'à attendre de se sentir mieux.